Rédactologie – « Pourquoi les fautes d’orthographe énervent-elles ? »

Maximelarcher/ septembre 26, 2019/ Actualités

Qu’on se le dise, pour qui maîtrise les règles de la langue française, les fautes d’orthographe ont le don d’énerver. Il faut dire qu’elles polluent la lecture. Comme l’a démontré l’éditeur, chercheur et auteur français François Richaudeau, si le lecteur détecte une faute d’orthographe dans un mot, cela crée immédiatement un obstacle à la lecture. Cet obstacle va freiner la lecture, voire faire oublier le début du texte au lecteur. Bref, la faute d’orthographe interrompt le lecteur dans sa compréhension du texte. Or, un lecteur en situation professionnelle ne lit pas pour le plaisir, mais parce qu’il le doit, pour son travail. Alors bien sûr, il est non seulement agacé, mais a l’impression de perdre son temps.

Tout se complique avec l’avènement des réseaux sociaux et la nécessité d’être « visible sur la toile ». Cette situation place directement qui ose porter atteinte à Sainte-Ecriture, sur le banc des accusés, face à des internautes furibonds. Les sanctions sont lourdes de sens : moqueries, critiques, décrédibilisation. Si certains se permettent de reprendre à juste titre une erreur en l’expliquant, d’autres sortent carrément de leurs gonds : « C’est encore le stagiaire qui a frappé ? » Comme si la maîtrise de la « langue de Molière » était directement liée à un statut social. Les grands patrons d’entreprise ne commettent-ils jamais d’erreur ? Oui bien sûr, mais ils ont des relecteurs-réviseurs.

De l’internaute qui s’autoproclame professeur de français, à la chargée de recrutement qui met en boule chaque CV comportant des « J’aimerai devenir », les fautes d’orthographe énervent le grand public aussi vite qu’elles ridiculisent qui la commet. Nous écrivons de plus en plus et avec de moins en moins de temps : mails, sms, commentaires, communiqués de presse… et nous sommes de plus en plus exposés. En ligne de mire notamment, les médias. Quand ce ne sont pas eux qui sont épinglés par les chasseurs de faute, ce sont eux qui épinglent. À l’image du journal Le Canard Enchainé qui passe au crible les écrits des politiques ou hommes de lettre et en fait part dans ses éditions. Un rituel auquel s’adonnent bon nombre de Français.

Dans l’univers en constante évolution de l’orthographe, une chose reste sûre : le scripteur professionnel doit maîtriser les règles de l’écrit adaptées à son époque. Une chance supplémentaire de se faire apprécier de son lecteur.

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