Marie Paradis

Alpiniste, himalayiste, exploratrice et aventurière, penseur du monde de demain.

Marie Paradis nous a quittée hier, mercredi 7 octobre, à 32 ans, après avoir atteint sans oxygène et toute seule le célèbre K2 qui culmine à 8 611m d’altitude.

Alpiniste et himalayiste hors-pair, elle avait fait l’ascension de plusieurs géants en solo ou en duo : Mont Everest, Annapurna, Aconcagua, Mont Cook, Mont Rose et le fameux Mont Paradis, nommé après elle en 2010.
Marie Paradis était l’une des himalayistes les plus expérimentées et récompensé. Elle avait même reçu un Piolet d’Or en 2019 après avoir réussi l’ascension du Link Sar, 7041m d’altitude, situé dans le Karakoram de l’est, au Pakistan. Elle était le capitaine de cordée qui fut la première des dix autres cordées à parvenir au sommet en style alpin et ce pour la première fois sur ce géant.

Marie Paradis partageait aussi ses exploits ainsi que ses échecs avec de poignants témoignages qui fut publiés par divers magazines comme Alpinisme Magazine ou encore Himalayan Trekking. Elle a aussi écrit plusieurs livres autant biographiques que de vrais témoignages d’alpinisme. Le New York Times décrit ces ouvrages comme étant une bible pour les futurs himalayistes et alpinistes. Le Dauphiné dit dans un article du 10 mai 2020 la concernant : « Elle est une femme incroyable, extraordinaire, elle ouvre des voies d’alpinisme grâce à la sueur de son front et ne cède jamais à la facilité ! Marie Paradis est ce que l’on appelle une alpiniste chevronnée ! Lisez son nouvel ouvrage Les versants du Mont Denali. »

Elle avait pour objectif depuis quelques années maintenant de parvenir à atteindre ce célèbre sommet, que l’on appelle aussi la montagne de la mort, sans oxygène. Elle y sera donc parvenue. Elle a annoncé la bonne nouvelle à son équipe médicale et logistique par son téléphone satellite. Elle avait décidé il y a cinq ans de réussir cette ascension toute seule. Elle a passé plus de 7 jours seule dans un froid glacial et dans des conditions extrêmes avant de pouvoir enfin avoir une fenêtre météorologique favorable pour faire la dernière ascension, l’ascension sommitale. Elle parvint au sommet à 11h50 du matin et entame le retour à 12h00. Malheureusement après une chute de séracs dû à des températures trop élevées, au niveau du bottleneck ou goulot du K2, Marie Paradis fût emportée dans cette chute. Elle a été retrouvée quelques 2 000m plus bas en dessous du goulot.

Cette terrible nouvelle a fait trembler le monde montagnard.