L’écriture d’un rapport hypertexte par une rédactrice professionnelle

mardi 28 novembre 2023
par  Agathe Pillan

En tant que rédactrice professionnelle, j’étais amenée à fournir des documents de nature variées.
Parmi ces documents , il y en avait un qui portait le doux nom de rapport hypertextuel. Un texte numérisé auquel j’associai des documents . Ce texte relevait d’une technologie, d’une connaissance et d’un logiciel. Afin de l’appréhender, je devais absolument prendre de la distance avec le
problème posé par mon client. Je devais faire en sorte que mon lecteur y accède de manière non linéaire et non séquentiel. L’écriture de ce rapport n’était pas une chose aisée.

Tout d’abord, appréhender une quantité non négligeable d’informations. Je me mis à rédiger, à assimiler, à ingérer, une quantité impressionnante de mots et de termes. J’absorbai ces aliments en grandes quantités, avant qu’ils ne macèrent. Toute cette masse d’informations, toute cette écriture allait
inéluctablement me causer une véritable indigestion. Je devais à tout prix digérer cette nourriture engloutie, la rendre digeste pour mon lecteur. J’avalerai ces mots à sa place, endurerai la surconsommation pour lui, cet excédent.

J’associai ensuite avec soin les documents, visualisait la cohérence entre les textes. Je devais ensuite raisonner de la manière suivante : je devais mettre de côté l’idée d’un plan et plutôt me représenter un réseau avec des noeuds de nature diverses comme des paragraphes, des titres ou encore des mots-clés. En effet, l’un des buts premier de mon document était d’aider le
lecteur à naviguer. Je devais agir en fonction des informations que mon client attendait sur un thème donné. Je m’improvisai alors tricoteuse, entrelaçai les mots, brodai, filai mon propos. Les mots n’étaient que pelote de laine, mailles du tricotage. Les hyperliens, outils permettant de réaliser les
associations naissaient de mon aiguille et venaient s’ajouter au tricot afin d’aider mon lecteur à naviguer .

Tout au long de l’écriture de mon rapport , je me devais de garder en tête que les idées et les mots n’avaient pas de sens eux-mêmes, mais acquéraient un sens grâce aux pratiques langagières. Ainsi le lecteur, qui sera amené à consulter le rapport hypertexte, n’aura pas forcement la même représentation du sens porté par le mot que moi-même. Ainsi, certains mots devaient
s’accorder ensemble et pas avec d’autres. C’était une relation de tissage où j’étais être amené lors des associations d’idées ainsi que dans l’élaboration des titres, à détricoter mon ouvrage avant d’exécuter de nouvelles boucles au tricot.

Par ailleurs, lors de la rédaction du rapport, je devais de surcroit gérer les contenants et les contenus.
Qu’est-ce qu’un contenant ? C’est simple comme bonjour : un contenant peut se résumer au fait de repérer ce que j’allais mettre en premier. Par ailleurs, l’importance du nom des rubriques facilite la
mémorisation. Il s’agissait de donner au lecteur une appréhension immédiate du propos. « Souviens-toi, pense ce rapport comme un décor pièce de théâtre. Pose des objets sur la scène et aide ton lecteur à visualiser. Tant que tu n’as pas donné les ingrédients de la visualisation, il sera très difficile au lecteur de savoir où il est ».

Nonobstant, l’élaboration de mon rapport me faisait progresser dans une milieu hostile. Je devais perpétuellement lutter pour ne pas me retrouver à la dérive. Lors de l’édification de l’architecture du GEOTEXTE , aide à la conceptualisation du rapport hypertexte, j’agissais dans un premier
temps à l’aveugle, tâtonnant dans les abysses. Si mon travail, mon écriture n’était pas habilement menée, j’étais inexorablement amenée à me perdre dans les fonds marins.

Tout au long de la rédaction de mon document, je gardai clairement à l’esprit que mon client ne devait pas être occulté. Ce rapport se devait de correspondre à ses attentes. Je devais anticiper ce que ce dernier allait lire.
Mon devoir était de lui donner une appréhension immédiate du propos. Je devais prendre à garde à ne pas basculer dans l’abîme, à ne pas sombrer dans les profondeurs océaniques. Finalement, ne pouvait-on pas considérer que ce travail me demandait de plonger à mes risques et périls dans les tréfonds maritimes afin d’aller explorer le fin fond d’une mer sombre ?

Quelle couleur choisir ensuite ? La couleur était primordiale. Je devais dés le départ veiller à instaurer une couleur afin d’aider le lecteur à se repérer dans l’architecture de mon GEOTEXTE. La couleur choisie devait être maintenue tout au long du rapport afin de faciliter la lecture de mon client . Une fois mon choix arrêté, je repérai les contraintes, le thème lui-même divisé en sous-thèmes. En
effet, le GEOTEXTE me permettait de poser mes informations dans un espace fermé. Le contenu devait correspondre à un article et chaque rubrique devait avoir son article. Je dégageai les mots clés, les concepts qui nourrissaient les articles. Je mis un point d’honneur à rédiger un rapport hypertexte claire et visible. Là encore, je ne devais surtout pas m’égarer dans les profondeurs
abyssales.

Cependant, j’étais encore face à des informations hétérogènes et je m’efforçai de rester concise, synthétique face au maelstrom d’informations que j’avais devant les yeux. Il allait de soi que je ne pourrai pas tout dire dans le document destiné à mon client. Je soupirai. Il me restait tant à faire !


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