Qasim Amin
Penseur féministe
Penseur égyptien et féministe arabe, parmi les premiers défenseurs de la cause féminine dans le monde arabe, Qasim Amin s’est éteint le 23 avril 1908 au Caire (Égypte). Il était né le 1er décembre 1863 à Alexandrie (Égypte). Avec lui disparait l’un des principaux pionniers du courant féministe arabe.
Fils d’un aristocrate kurde ottoman, Qasim Amin a eu une enfance aisée au sein de l’élite politique égyptienne. Sa mère est issue de l’aristocratie égyptienne et son père a servi comme gouverneur du Kurdistan avant d’installer toute la famille à Alexandrie où il devient commandant de l’armée d’Ismail Pacha.
Qasim Amin effectue ses études dans des établissements fréquentes par les enfants de familles égyptiennes privilégiées. Ses études primaires ont lieu à Alexandrie. Sa famille déménage juste après au Caire où il poursuit ses études. Il rejoint l’école khédiviale de droit du Caire où le corps professoral est français. À 17 ans, il quitte l’Égypte pour la France et entame des études supérieures à Montpellier et à Paris. Il s’intéresse aux théories de Darwin et de Spencer. Dans le cadre de ce parcours, il découvre la vie occidentale ainsi que les penseurs européens en vogue à la fin du 19ème siècle.
Religion ou science ?
Qasim a publié deux œuvres à ton polémique. La première s’intitule La Libération de la femme (1899) où il y affirme que l’autonomie des femmes est un signe de modernité et que le statut des femmes au sein d’une société quelconque traduit le niveau de civilisation atteint. La seconde œuvre porte le titre de La femme nouvelle (1900), elle lance le débat sur le voile en Égypte. Ces travaux demeurent controversés.
Pour Qasim Amin, seule la raison est capable de prescrire des traitements aux diverses maladies de la société́. Sans critiquer les conceptions religieuses, il donne la priorité́ à la science. Les fondements de son argumentation s’inscrivent dans une perspective laïque. Cette position heurte beaucoup de croyants qui sont contre la liberté́ de la femme et aussi contre l’idée de la laïcité́ dans le monde arabe. Selon Qasim Amin, le seul remède pour sortir de l’ignorance est l’éducation, c’est- à-dire éduquer nos enfants à bien connaitre la civilisation occidentale où règne l’autonomie, la liberté́ et l’égalité́ des droits à la fois pour l’homme et pour la femme.