Dans le village Talish (Haut-Karabagh), à la frontière du territoire azéri, se trouvait la ferme de M. Kevork. Cet agriculteur arménien cultivait des pommes de terre, avec l’aide d’une jeune volontaire française, Caroline. Cette bénévole avait rejoint la ferme, pour se rendre utile, mais aussi et surtout pour en connaître davantage sur la situation de cette république autoproclamée. Depuis son arrivée, le calme semblait régner entre le « jardin noir » et Azerbaïdjan.

Cependant le 1er avril, la guerre a éclaté. L’armée azerbaïdjanaise a envahi massivement le territoire d’Artsakh. Equipés de tanks, de canons et de forces aériennes, les soldats azéris ont tenté d’occuper des postes militaires de l’armée arménienne. Le 3 avril, malgré leur promesse de « cesser unilatéralement les hostilités », les tirs ont continué inlassablement. Les soldats n’ont épargné personne, pas même les civils. Ils sont alors entrés dans leurs maisons, puis leurs écoles. Un enfant de douze ans a été abattu.

Ce massacre a pris fin le 5 avril. Sur le front Talish-Martakert, 98 soldats azéris et 102 soldats et civils arméniens ont trouvé la mort. Dans les débris de la ferme Kevork, le corps inanimé de Caroline, cette jeune bénévole victime de ce conflit virulent, a été retrouvé par les autorités arméniennes.

Caroline, repose en paix.