Si la rédaction m’était contée…

Un beau matin de juin, dans un jardin où flottait une douce odeur de jasmin, un serin au plumage mordoré se posa sur ma main. De son chant cristallin, du haut de son bien étrange perchoir, il me conta la plus merveilleuse des histoires. Jusqu’au soir, tel un exutoire au désespoir, il m’invita à suivre le chemin de ceux qui firent du parchemin leur butin. En ces temps lointains, où pour gagner vin et pain, il fallait quotidiennement, et sans le moindre relâchement, copier toutes sortes de documents. Manuscrite était la forme écrite quand régnait le copiste. Voilà les débuts de la grande aventure des métiers de l’écriture. L’oiseau fit une courte pause pour boire un peu d’eau. Puis reprit son récit devant mes yeux ébahis. Quand enfin les professions de journaliste et éditorialiste ne furent plus des visions futuristes nées de l’imagination des humanistes. Car de l’abolition du colophon à l’invention de l’édition et de la communication, il fallut nombre de révolutions. En effet, rien n’est jamais immédiat, pas même les médias. Ce fut un combat. Mais la fin de l’anonymat en est le résultat. Désormais, rédacteur et auteur peuvent devenir créateurs sans avoir peur. Écrire pour un public, quel chic !