Qui pratique l’adultère la mort aura

Par Camille Tont. Publié le 24 janvier 1985

Dans deux jours s’ouvre le procès d’Angèle, « la paysanne empoisonneuse ». L’histoire avait fait couler de l’encre ; une dame d’une cinquantaine d’années, d’apparence tranquille et sans histoires aux dires de ses voisins, avait empoisonné son mari à la mort-aux-rats, qu’elle diffusait dans son café. Le couple habitait dans la petite commune de Sainte-Croix. Nous nous sommes rendus sur place afin de rencontrer Cécile, une amie proche de l’accusée. Elle a partagé avec nous sa théorie bouleversante sur ce qui d’après elle, a poussé Angèle à commettre l’irréparable. Elle nous raconte que Mme Richard une habitante de la petite commune de Normandie « faisait de l’œil à Baptiste » depuis des années. D’après Cécile, l’adultère durait depuis des années, Angèle était au courant mais ne disait rien. Une chose encore plus étrange interpelle l’interviewée, le couple n’a jamais eu d’enfants, or, Mme Richard a eu un enfant, qui n’a pas été élevé à Sainte-Croix mais par une tante près d’Angers. Quelques jours avant le décès de Baptiste le jeune homme est venu rendre visite à sa mère, ce qui laisse planer l’idée qu’il serait peut-être le fils de Mme Richard et du défunt. Aussi Angèle évoquait souvent son regret de ne pas avoir eu d’enfants, et parlait de Mme Richard en des termes peu élogieux, allant jusqu’à dire « qu’elle avait des airs de catin, ce qu’elle a toujours été ». D’après Maître Lepic l’avocat général, la présumée a été inculpée sur la base des déclarations de Mme Richard et de son fils. Il est probable que Baptiste avait des craintes à l’égard de sa femme et sentait que ses jours étaient en danger. Il en aurait fait part à sa maîtresse lors de leurs rencontres en cachette. Il est probable que nous soyons plongés dans une histoire de crime passionnel sur fond de jalousie et de secrets.