Voici le résumé d’un texte sur une étude psychologique sur le thème des joueurs d’échecs et sa référence : André DIDIERJEAN,Vincent FERRARI et Évelyne MARMÈCHE : La stratégie du joueur d’échec, Cerveau et psycho N°1, page 58 à 61.

Que distingue un joueur d’échec expert d’un novice ?
La mémorisation joue-t-elle un rôle qui permettrait de faire gagner un joueur d’échecs expert plutôt qu’un novice ? Une étude psychologique à travers l’imagerie médicale exprime que ce n’est pas nécessairement la mémorisation qui fait tout.
Les psychologues cherchent à comprendre le rôle du système cognitif.
En 1960, une étude souligne que tout se joue non pas dans la capacité à calculer le coup de son adversaire mais dans la mémorisation de l’échiquier et des pièces en elles-mêmes.
Une étude a été menée en 1973 en mettant à l’épreuve différents joueurs d’échecs à trois niveaux distincts, du débutant au maître.
Le but était de leur faire mémoriser un plateau d’échecs en quelques secondes.
Les pièces y seraient d’une part alignées stratégiquement puis aléatoires.
La mémoire pure ne joue pas un rôle, car chacun parvient à mémoriser plus ou moins bien l’exercice. En général la mémoire rapide – en quelques secondes – permet de mémoriser 7 pièces environ.
Mais le joueur confirmé mémorise le plus de pièces. Il semblerait que la mémoire stratégique d’associations de pièces lui ais permis de se souvenir de 16 pièces contre 8 pour le joueur intermédiaire et 4 pour le débutant.
Ceci s’expliquerait grâce aux « chunks ». Ils mémoriseraient des groupes de plusieurs pièces de jeux qui reviendraient fréquemment dans la stratégie. Ces chunks permettent une rapide analyse du jeu
et permet d’interpréter la configuration et les zones de jeu.
Les essais se sont complexifiés en rajoutant des pièces sur le plateau de jeu. Conclusion, les experts remettent en place un nombre plus important de pièces. Ils possèdent en leur mémoire un nombre plus grand de « chunks ». Les chunks sont formé sur la nature entre les pièces. Même type d’attaque ou de défense, même couleur.
Ici, les joueurs experts mémorisent 8 à 9 chunks et non 7 comme la moyenne répandue.
Comment est-possible ? Les chercheurs estiment que ces chunks sont eux-mêmes regroupés dans ce que l’on appelle des « templates ». Les templates sont des modèles auxlesquels les joueurs se réfèrent. Ceci souligne que les joueurs possèdent un plan d’action.
Les templates se composeraient d’une douzaine de parties. Ils représenteraient l’histoire" de la position et la stratégie qu’elle engendre. Cela permet au joueur de décider du prochain coup qu’il va jouer.
Une autre étude à été menée où deux jeux étaient proposés. Le second jeu était parfois une suite logique de la première proposition, ou précéder la première proposition.
Les joueurs ne se souvenait pas toujours de la deuxième proposition de jeu.
Cette étude conclue que le joueur utilise diverses connaissances pour installer sa stratégie. A la fois chunks et templates lui sont nécessaires pour décider de son coup.
Pour conclure, un joueur expert organise ses connaissances en chunks et template. Il lit et saisit plus rapidement la stratégie de la partie. Il sait alors quelle stratégie à son tour employer. Les chunks permettent sont des stratégies sédentaires. Couleur, action d’attaque ou de défense.Les templates permettent d’identifier la zone stratégique d’où elle vient, et celle où elle devra aller.
En conclusion, cette technique permet au joueur d’identifier une action dans son ensemble. Comprendre de quelle zone vient la pièce et dans quelle zone la poser pour sa propre stratégie. Ses études pourraient ouvrir la voie sur d’autres sujets radicalement différents. L’acquisition du langage se fait en partie par les motifs des sons et sont regroupés. Ce qui fait écho à la technique employée pour les chunks.