La lettre de consolation de Joshamee Gibbs à Elizabeth Turner (1752)

Madame,

Je viens d’apprendre la triste nouvelle concernant notre bien-aimé Jack. Étant en déplacement de l’autre côté de la mer, c’est votre mari, William Turner, qui m’en a informé d’une lettre. Dans celle-là même, il me mandate de tenter de vous consoler de cette terrible perte, car selon lui au vu de notre passé commun et du profond respect que nous nous partageons mutuellement, vous serez plus encline à m’écouter. Alors, c’est avec la plus grande modestie que je vous écris cette lettre…
Je comprends votre peine pour la mort de notre ami commun. Quel second serais-je si je ne ressentais pas la moindre tristesse pour la mort de mon capitaine et ami ?
Cependant, vous et moi savions que Jack jouait avec la mort depuis bien trop longtemps…

La piraterie et le rhum, essentiellement, auront eu raison de lui et de sa santé. Il a échappé à de nombreux ennemis tout au long de sa vie, et vous-même, avez partagé certaines de ces aventures. Souvenez-vous, Jack Sparrow est déjà mort une fois, dévoré par le Kraken de Davy Jones. Mais, par votre intervention et surtout la volonté de Dieu, il nous est revenu de l’au-delà.

Jack a vécu comme un bon pirate : dans la folie et l’excès. Certes certains, bien plus âgés que lui, n’ont pas encore tiré leur révérence et continuent de naviguer sur les océans, et en cela, la vie est injuste. Néanmoins, Madame, la vie nous a souvent montré son caractère imprévisible à l’image de notre Jack. Non, non, personne n’est immortel. En tant que chrétiens, nous savons que nos âmes appartiennent au Seigneur, et ce dernier a décidé de reprendre Jack, pour voguer éternellement dans les cieux et les étoiles, à ses côtés.

Sachez, chère et tendre Elizabeth, que vous n’êtes pas la seule à être attristée par ce terrible drame. Votre mari, ou même Henri, votre fils, pleurent et sont effondrés par le décès inattendu de notre ami.
Pour eux, vous devez, en tant que fille, de feu Gouverneur Swann, montrer votre force de caractère et remonter des profondeurs du deuil votre famille. Jack connaissait le feu de la volonté qui émane de votre cœur. Après tout, vous êtes une pirate tout comme nous. Souvenez-vous que vous avez été choisie, parmi notre confrérie pour être la Reine des pirates lors de la grande guerre, et bien que vous ayez définitivement souhaité vous retirer, vous n’en restez pas moins, l’une des nôtres.
Nous savons tous deux, que vous êtes en mesure de surmonter votre chagrin. Il vous suffit simplement de croire aux dernières paroles de Jack : “L’âme des pirates, jamais ne mourra…”

Notre ami restera dans nos pensées pour toujours. Finalement, il est de notre devoir de continuer de vivre, car après tout, notre entourage compte sur nous, pour leur montrer le chemin à suivre : celui de la liberté.

Vous savez déjà tout ce que je suis en train de vous écrire, mes arguments vous les connaissez, puisque vous êtes la première à nous les répéter lorsque nous perdons un compagnon. Alors, j’espère sincèrement, Chère Elizabeth, avoir réussi à vous éveiller de cette tristesse, sinon je vous aurai par respect pour notre histoire commune et mon amitié pour votre famille, témoigner de ma profonde sympathie en ce moment difficile.

Joshamee Gibbs