Un livre sur la condition des aristocrates français
Aristocrate né en 1768, le vicomte de Chateaubriand est issu d’une famille de nobles bretons désargentés parce que, comme il l’explique dans son premier livre au chapitre 1, ses aïeux étaient des cadets (les aînés héritaient des deux-tiers des biens de leurs parents, les cadets du reste ; au fil des années, il ne restait plus grand-chose !)
D’une incomparable valeur historique, les 1421 pages de l’œuvre de Chateaubriand nous représentent à merveille la société aristocratique de la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle.
Les 300 premières pages qui constituent le tome 1 dressent tout d’abord l’histoire de sa famille (depuis le XIème sicle), son enfance à Combourg, ses études, puis ses conditions de vie d’aristocrate ruiné déclinantes du fait d’une société qui ne veut plus de cette noblesse et qui la persécute. Il raconte ses voyages, ses exils en Allemagne où il s’engage dans l’armée contre-révolutionnaire avant de gagner l’Angleterre.
Tout au long de son récit, Chateaubriand donne à son lecteur l’image d’une vieille France qui est en pleine mutation.
Un livre sur l’histoire de la Révolution Française
Chateaubriand est présent à Paris pendant l’insurrection de 1789. Il est témoin de l’évènement qui deviendra le symbole de la naissance de la démocratie française, à savoir la prise de la Bastille.
Des années plus tard, dans ces Mémoires, il écrit « En rasant une forteresse d’Etat, le peuple crut briser le joug militaire, et prit l’engagement tacite de remplacer l’armée qu’il licenciait : on sait quels prodiges enfanta le peuple devenu soldat ».
Référence aux bourgeois, au despote Bonaparte ou à la nouvelle monarchie de Louis-Philippe ?
La lecture de l’œuvre, qui fut écrite entre 1811 et 1833 et retravaillée jusqu’en 1848 (à la fin de sa vie), vous en donnera la réponse.
Petit conseil : ne vous arrêtez pas à la masse volumineuse du livre, la beauté des textes de Chateaubriand fait oublier ce détail...