Pour ce travail, je me suis inspiré du caractère militant et bricoleur du travail de Prévert, ainsi que d’une de ses citations qui m’avait marqué : "essayons d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple".
Au sortir de la Libération, je confronte donc Prévert à une résidence cossue de copropriétaires qui, d’abord enthousiastes, déchantent rapidement. Ils choisissent de nier ses Paroles, souhaitant une quiétude illusoire et méritée, après cette guerre. Ils décident au bout de quelques mois de régler le problème avec hypocrisie et lâcheté, en recourant à la machine administrative. Opposer la liberté du poète à la lourdeur du dispositif en assemblée de copropriétaires me paraissait particulièrement savoureux. Le protocole inhérent et obligatoire à ce type de documents participe également à la narration. J’espère avoir réalisé un travail qui allie rigueur de la rédaction professionnelle et une réflexion plus générale sur l’oeuvre.