Les Premières Nations : en route vers la reconnaissance ?

mercredi 4 avril 2012
par  Falquet Laurent

Amérindiens : parce qu’ils sont d’Amérique, continent nommé après le navigateur Amerigo Vespucci. Et parce qu’ils sont Indiens, nommés ainsi à cause de Christophe Colomb, qui croyait avoir trouvé la route des Indes. Voilà l’étymologie de cette dénomination politiquement correcte qui regroupe toutes les populations humaines ayant vécu dans les Amériques avant l’arrivée des navigateurs européens. Ainsi les Amérindiens ne sont pas tous canadiens, mais une partie le sont.

Depuis l’installation des Français et des Britanniques en Amérique du Nord, les Premières Nations, terme choisi par les Amérindiens eux-mêmes, ont été confrontées aux maladies venues d’Europe, aux expropriations, à la négation de leur culture et d’autres injustices. Récemment la voix des tribus a atteint les oreilles des instances dirigeantes canadiennes. Une rencontre a eu lieu le 25 janvier dernier entre les représentants autochtones, une autre désignation des Amérindiens, et Stephen Harper, Premier ministre canadien, accompagné de membres de son gouvernement.

L’Assemblée des Premières Nations, qui regroupe les chefs des tribus canadiennes, a revendiqué des mesures financières, une autonomie de gouvernance en matière économique et l’abrogation de la Loi sur les Indiens. Depuis 1876, ce cadre législatif régit l’existence entière des Amérindiens, leurs terres, leurs ressources, leurs droits, leur éducation, toute leur vie. Elle demeure donc, pour eux, le nœud d’une situation extrêmement problématique. Le Canada s’ouvre timidement. La discussion s’est engagée, mais les propositions restent encore à définir. D’autant que l’abolition de la Loi sur les Indiens n’est pas encore envisagée par Harper. Cependant les chefs autochtones se sont montrés confiants, quoique prudents, quant à la motivation du premier ministre pour améliorer les choses. Mais un long chemin reste à parcourir pour la reconnaissance de la cause autochtone et le gouvernement ne semble pas pressé.

Paradoxalement, le signe fort de reconnaissance est venu d’outre-Atlantique le 18 février. De l’Italie, dont les enfants, Vespucci et Colomb, ont contribué, comme découvreurs, au malheur des Premières Nations. Le Vatican va canoniser en automne prochain une Amérindienne enterrée près de Montréal. Il s’agit d’une Mohawk nommée Kateri Tekakwitha. Béatifiée par Jean-Paul II, cette catholique par choix et religieuse des plus pieuses est née dans l’Etat de New York au milieu du XVIIème siècle. Elle est morte sur les rives du Saint-Laurent vingt-quatre années plus tard. Elle deviendra le 21 octobre 2012 la première sainte autochtone d’Amérique. Un geste de reconnaissance fort de la part de l’Eglise catholique, au nom de laquelle les explorations vers le Nouveau Continent étaient menées.

Au-delà des mesures concrètes entamées par les discussions avec le gouvernement de Harper, les Premières Nations canadiennes ont besoin d’être entendues et reconnues par la société. Il en est de même pour les aborigènes d’Australie et de Nouvelle-Zélande qui ont entamé un processus similaire, il y a plusieurs années. Trop longtemps mise de côté, la reconnaissance publique devient une nécessité impérieuse pour que ces populations se construisent une identité propre et vivent enfin à égalité avec les descendants d’Européens.

Rédigé par Laurent Falquet


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